Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/585

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l3o3. DE MADAME DE SÊVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN 1 [1].

Le bruit courut à Versailles que le marquis de pomponne [2]avait été tué en Piémont [3] C'était une méprise. Le Roi envoya le Baron de Breteuil4 à M. de Pomponne.[4]

  1. LETTRE 1303 (revue sur une ancienne copie). -- 1. Il paraît sûr, d’après la dernière phrase, que ce fragment est antérieur à la rentrée de Pompone dans le conseil du Roi (24 juillet 1691). On ne trouve dans le Journal de Dangeau aucune mention de ce bruit de mort, ni de cette attention si marquée du Roi pour Pompone. Nous croyons vraisemblable que la lettre à laquelle le fragment appartient a été écrite dans l’intervalle du 17 mai au 7 octobre 1690, temps que Dangeau passa avec le Dauphin à l’armée d’Allemagne, et ou, avant et après la bataille de Staffarde, livrée le 18 août, il y eut plusieurs affaires en Piémont : voyez la note 3. Seignelai était alors fort malade (il mourut le 3 novembre voyez Dangeau au 14 mai et au 27 août, et ci-après, p. 582, note 1), et peut-être était-ce de sa succession que Mme de Sévigné voulait parler à la fin de ce fragment. Nous voyons dans la Gazette que le marquis de Pompone servait dans l’armée de Catinat. Dans la relation de la victoire de Staffarde, il paraît à la tête du régiment de Hainaut, qui est mentionné plusieurs fois dans le récit de la bataille (p. 454, 458, 459)
  2. 2. Nicolas-Simon Arnauld, marquis de Pompone, fils aîné du ministre, colonel d’un nouveau régiment d’infanterie en septembre 1684, colonel du régiment d’Artois eu septembre 1692, brigadier d’infanterie en mars 1693. II fut lieutenant généra! au gouvernement de l’Ile de-France. Il épousa en mars 1694 Constance, fille de François de Harville des Ursins, marquis de Paloiseau, et mourut à Paris le 9 avril 1737, âgé de près de soixante-quinze ans.
  3. 3. La copie porte « Predmont; » il faut lire indubitablement en Piémont (Piedmont, suivant l’orthographe la plus ordinaire du temps). » Une longue lettre de Feuquières à Pompone, qui se trouve dans les papiers des Arnauld à la bibliothèque de l’Arsenal, nous apprend que le marquis était encore en Savoie au 5 septembre 1691 (c’est la date de la lettre). On y lit vers la fin « Je laisse les nouvelles communes de l’armée au marquis de Pompone. »
  4. 4. Louis-Nicolas le Tonnelier Breteuil, baron de Preuilly, etc., lecteur ordinaire de la chambre du Roi depuis 1677 ; il vendit sa charge en 1696, fut envoyé extraordinaire près les princes d’Italie en