me paroit pas revêtu de charges, mais accablé, et je ne saurois croire qu’il n’y succombe à la fin ; pour moi je ne reviens point de l’étonnement où je suis : voilà ce que c’est que d’avoir été élevé par M. le Peletier[1] et de se l’être rendu favorable. Mais il faut laisser tout cela, car on ne finiroit point, et je dirois des sottises. Pour vous, Monsieur, je vous vois tranquille au milieu de tout ce qui se passe, et toujours plus résolu que jamais de vivre doucement et agréablement, et vous ferez fort bien. Cette belle création d’avocats généraux et non généraux ne vous donnera-t-elle pas au moins quelque relâche ? c’est bien le moins qui vous en puisse revenir qu’un peu de repos et beaucoup moins de harangues. Voilà le parlement bien rempli[2], et je ne doute pas qu’il n’en ait fallu allonger et augmenter les bancs. Pour moi, plus je vais en avant et plus je me trouve heureux d’être hors de portée de tous chagrins[3] ; tout ce qui se passe me fait bénir mon martyre : la Providence a toujours soin de mes plaisirs. Je croyois mourir d’ennui après le départ de
1690
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- ↑ LETTRE 1310. -- 1. Nous avons vu que Pontchartrain avait succédé à Claude le Pelletier, en qualité de contrôleur général.
- ↑ 2. On lit dans une lettre de l’abbé de Choisy à Bussy du 15 novembre 1690 : « Le Roi a fait une augmentation de charges dans le parlement, dont il tirera des sommes considérables : il a créé deux charges de président à mortier, qui seront vendues chacune quatre cent mille livres (Dangeau, au 11 novembre, dit quatre cent cinquante mille). M. Talon en prend une et M. de Ménars l’autre. Il crée une nouvelle charge d’avocat général, qui sera vendue trois cent cinquante mille livres. M. Bîgnon la prend, et celle qu’avoit M. Talon est achetée par M. du Harlay, fils du premier président, trois cent cinquante mille livres, comme la nouvelle. Le Roi crée encore quatorze charges de conseiller, qui seront vendues cent mille livres chacune. »
- ↑ 3. Coulanges avait été successivement conseiller aux parlements de Metz (1657) et de Paris (1659), et en 1672 il était devenu maître des requêtes ; il s’était défait de cette dernière charge. Voyez la Notice, p. 139, et l’acte du 19 novembre 1688, cité au tome VIII, p. 273, note 24.