séquent tous les rossignols; mais je vois avec plaisir qu’il en reste encore pour les faire chanter, et pour vous laisser voir et sentir le printemps avec son vert naissant, et même[1] des pluies douces qui vous font souvenir de notre pauvre Livry. Votre couplet est fort joli; c’est un trésor que cet air que nous a donné Arcabonne11 [2]on y travaille avec une facilité et un succès qui fait plaisir je chante le vôtre, mais c’est intérieurement. Votre frère est tout dissipé :à peine puis-je[3] lui parler et lui faire vos amitiés : il sera plus traitable aux Rochers. Mme de la Fayette me mande qu’elle a vu Monsieur d’Aix, qui ne se peut taire sur votre mérite; elle croit que vous êtes le vrai lien de cet archevêque[4] avec tous les Grignans. Adieu, chère belle il faut entrer[5] » dans nos bois par cette porte de Vitré il y a dix allées que vous ne connoissez pas, et mon fils me doit surprendre d’un parterre et de deux places nouvelles. Il faudra quitter cette solitude pour aller à Nantes : c’est une fâcheuse nécessité.
Voici[6]les nouvelles de Brest : M. de Château-Regnault a débarqué heureusement en Irlande ses troupes, ses armes et son argent. Mylord Herbert a attaqué M. de Gabaret, qui tenoit la haute mer avec une partie de notre flotte. M. de Ghâteau-Regnault, après avoir mis à couvert le convoi dont il étoit chargé, est venu au se-
- ↑ 10. « pour vous faire sentir et voir le prntemps avec son vert naissant ; vous avez même, etc » (Edition de 1754.)
- ↑ 11. Voyez le monologue de {l’enchanteresse) Arcabonne dans Amadis de Gaule l'opêra de Quinault et de Lulli, représenté en 1684), acte II, scène 1ère. On en fit dans ce temps-là une infinité de parodies. {Note de Perrin, 1754)
- ↑ 12. « à peine ai-je pu. » (Edition de 1754.)
- ↑ 13. « de ce prélat » (Ibidem.)
- ↑ 14. « Il faut partir et entrer, etc (Ibidem.)
- ↑ 15. Ce dernier alinéa ne se lit que dans l'Edition de 1754.