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le Traité de la soumission à sa volonté[1], qui m’est toujours nouveau, qui est toujours admirable, qu’on est heureux d’aimer à lire[2]. J’ai écrit au marquis, et fait réponse à du Laurens. Je suis toujours ravie qu’il soit avec lui. Il n’y a point de bien[3]qu’on ne dise de ce petit compère. Mille[4] amitiés à tout ce qui vous environne. Êtes-vous là, Monsieur le chevalier ? n’êtes-vous point fatigué du voyage ?

1187. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN. Aux Rochers, dimanche 1è juin.

J’AIME passionnément vos lettres d’Avignon, ma chère fille je les lis et les relis ; elles réjouissent mon imagination et le silence de nos bois. Il me semble que j’y suis, je prends part à votre triomphe, je cause, j’entretiens votre compagnie, que je trouve d’un mérite et d’une noblesse que j’honor ; je jouis enfin de votre beau soleil, des rivages charmants de votre beau Rhône, de la douceur de votre air ; mais je ne joue point à la bassette, parce que je la crains. Cependant je comprends que cette vie si agitée [5]1 vous peut fatiguer : vous avez veillé, et en

  1. 22. C’est le second traité du premier tome des Essais de morale de Nicole.
  2. 23. « Qui m’est toujours nouveau, que je trouve toujours admirable, qu’on est heureux d’aimer à lire » (Édition de 1737.) Qui m’est toujours nouveau: qu’on est heureux d’aimer à lire » (Édition de 1754.)
  3. 24. « J’ai écrit au marquis. Il n’y a point de bien, etc. » (Éditions de 1787 et de 1754.)
  4. 25. Cette phrase et la suivante manquent dans notre manuscrit.
  5. LETTRE 1187. 1. « Je comprends néanmoins qu’une vie si agitée. » (Édition de 1754.)