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1689


répondre à mes vieilles lettres, on ne s’en souvient plus : parlez-moi de vous et de tout ce qui est à Grignan. Je souhaite au chevalier une bonne santé et un parfait repos; je lui conseille de se consoler de ses malheurs dans la douceur,de votre aimable société et de celle de toute sa famille[1] Dites-moi ce qu’il aura pensé des bâtiments, et si celui du Carcassonne aura toujours les pattes croisées[2] . J’embrasse le Comte, et Pauline, et tous ceux qui veulent de mon souvenir.

1188. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 22è juin.

Ah ! la belle procession !LETTRE 1188 (revue en partie sur une ancienne copie). I. La procession qui se fait à Avignon le jour de la Fête-Dieu. (Note de Perrin.) La Fête-Dieu en 1689 tombait au jeudi 9 juin. Ah !â qu’elle est sainte ! qu’elle est noble  ! qu’elle est magnifique ! que les démonstrations de respect sont convenables ! que tout l’extérieur y est bien mesuré en comparaison de vos profanations d’Aix 2.

[3]

    supputations, un jour plus tôt que Monsieur le chevalier; je lui souhaite, etc. »</ref (Édition de 1754.)

  1. 11. « … une bonne santé, et qu'il  se console de ses malheurs dans la douceur de votre aimablle société et de toute sa famille (Edition de 1754.)
  2. 12. Sur cette expression, gaiement appliquée ici, voyez tome VIII p.474, note 7 et plus loin la lettre du 18 décembre 1689.
  3. L’indécence de celle qu se fait le même jour à Aix est poussée jusqu’à l’extravagance. Cette procession a été instituée par René d’Anjou, roi de Naples et de Sicile, comte de Provence. On peut voir une satire sur ce sujet, dans un petit ouvrage latin qui a pour titra Quercia ad Gassendum. {Note de Perrin, 1737.) Voyez la lettre du 24 juin 1671, tome II, p. 254 et 255 et la note 1. Le cardinal Grimaldi essaya, en 168o, de faire cesser cet abus le mécontente-