Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/125

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INTRODUCTION. mg suffi pour en obscurcir le sens et en gâter la forme. Le voici tel qu’il se lit dans notre manuscrit} : « Vous aurez vu la Garde*; j’en suis fort aise. Vous am·ez eu toutes vos hardes, et cette musique dans un de vos souliers vous aura bien plû: vous devriez danser toute seule avec ces souliers-là! » On voit que les changements introduits par le pre- mier éditeur consistent uniquement dans Faddition d'un mot inutile : en à présent », et, ce qui était beaucoup plus grave, ——·· ce qui constitue la véritable faute, ——- dans la sotte transformation du participe plil en cette interjection : ri FI! », qui a réellement fait tout le mal. Mais comment s'esI: opérée cette transformation? Il n`est pas impossible, croyons-nous, ni même t1·ès-diHi- cile de le deviner. Le mot plû, avec l`accent’, plus ou 1. Ms., tome II, p. 163 et 164. a. M. le baron de la Garde, qui venait de Paris et qui avait pris les commissionseclc Mme de Sévigné. 3. L’accent se trouve dans notre manuscrit, non-seulement en cet endroit, mais partout ou reparait le même mot; il devait aussi très-vraisembiablement s trouver dans Poriginal. Ou mettait encore un accent circonflexe au dix-septième siècle, et même au dix-hui- tième (Richelet, édition de i74o, v¤ plaire), sur le participe passé du verbe plaire, soit pour le distinguer de celui du verbe pleuvoir, x sur lequel on ne le mettait pas (Richelet, id., v° pleuvoir), soit parce que phi, du verbe plaire, était considéré comme la contraction de plea. Ou trouve en effet cette dernière Forme dans nos vieux éc1·i·- vains: « La requeste qu’il vous a pieu me Faire n (Commines, Prol.), et c"est même encore ainsi que le mot est écrit dans le Dictionnaire de Furetière (édition de 1690, v° plaire), où du reste on trouve aussi le participe du verbe pleuvoir écrit de la même Façon (id., vv pleuvoir). Aujourd’hui ni l’un ni Pautre participe ne prend Yac- cent, dont on et devenu avec raison beaucoup moins prodigue.