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Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/141

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INTRODUCTION. :25 appartenant à dautres lettres , et quelquefois même à des lettres très-éloignées par leur date de celles où ees passages d'emprunt se trouvent insérés. Il arrive natu- rellement, en pareil cas, que l’éditeur applique sans scru- pule à une personne ce que Mme de Sévigné avait dit d’une autre, et qu`il fait subir aux textes ainsi déplacés tous les changements exigés par leur nouvelle destination. Un exemple curieux, sous ce rapport, et qui· justi- Hera ce que nous venons de dire , va nous être fourni par un passage d`une lettre écrite par Mme de Sévigné à sa Elle le 18 mai 1671, passage dont Perrin, selon son habitude, n`a donné qu'une roproduction tronquée et U' ' qu 1l a en outre sorti de sa place . Mme de Grignan était depuis peu de temps en Pro- vence, et sa mère, qui désirait lui voir conquérir l`afl`ec— tion de la noble famille dans laquelle elle venait d’en· trer, lui écrivait: » « Laissez-vous bien surprendre, je vous prie, aux miroirs de Grignan; il ne faut jamais payer de dégoût les plaisirs et les surprises que nous font ceux qui nous aiment. Le cœur de l’Abbé est pour vous comme si je l’avois pétri de mes propres mains : cela fait justement que je l’adore *. » · De quel abbé était-il ici question? Mme de Sévigné 11`entendait-elle pas parler du bel abbé, du plus beau des abbés, du futur évêque d`Évreux, puis de Camus-. sonne, l'un des plus jeunes frères du comte de Gri- gnan? On pouvait certes très—bieu le penser, et, pour 1. C’est la lettre 169 (II, 220). On trouvera les parties inédites de cette lettre, à leur date, dans notre recueil. 2. Mac., tome IV, p. 309. I