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Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/157

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Quelles beurrées, ma petite sœur ! minces, de violette et d’herbes fines, et nous ferons par là une heureuse alliance entre la Provence et la Bretagne. »

Il est évident que ce texte est défectueux, même avec la virgule mise après le mot minces, virgule qui ne se trouve pas dans le manuscrit, et qui ne masque que bien imparfaitement l'irrégularité de la phrase. M. Monmerqué l'avait bien senti, et, s’aidant du passage correspondant qui se trouve dans la lettre de Mme de Sévigné et que nous avons rapporté pl¤S haut, il avait intercalé après le mot minces le mot parsemées. Mais cette addition, très intelligente, ne donnait pas encore à la phrase un sens net, ni Surtout une tournure parfaitement satisfaisante : le mot « minces » semblait en effet exiger un complément qui manquait, et le futur « ferons » ne s`expliquait pas. Aussi les derniers éditeurs ont-—ils renoncé à_cette correction, fondée sur une simple conjecture, et ne remplissant d`ailleurs qu'imparlaitement son objet, et se. sont déterminés, faute de mieux, à donner le texte tel qu’il se trouvait dans leur copie.

Mais le nouveau manuscrit explique tout, et révèle le genre de faute qui a produit l'altération : le copiste du Grosbois a omis, non pas un soul mot, mais une ligne entière. Voici en effet le passage, tel qu’il se lit dans notre ancienne copie, qui aura le mérite de restituer à ce texte toute sa. grâce :

« En attendent, nous imprimons nos dents sur des beurrées. Quelles beurrées, ma petite sœur ! minces de pain, épaisses de

1. Tome IX, p. 468.

2. Voyez la note 48 de la lettre imprimée (IX, 468).