- 44 INTRODUCTION.
se noie, c'est parce qu’en nul cas on ne veut être nové; car s’il y a jamais eu un temps où cette fantaisie dût prendre à quelqu’un, ce seroit présentement à M. de Grignan et à vous; mais gardez-vous-en bien : il faut soutenir cette privation p comme tant d’autres. M. de Cliaulnes m’en écrit fort tendre- V ment et fort plaisamment : il me mande gu’il se pourrait vazzter d'avoir fourni bride la potence, sans la douleur mortelle qu'il a d’avoir été contraint d'oHi·ir au pape ce charmant Comtat; qu'il le tit de si mauvaise grâce, qu’il crut qu’il le refuseroit; mais qu’il fut assez malheureux pour être trompé, et que Sa Sainteté le reçut, au contraire, avec un plaisir qui lui renouvelu la bonne opinion qu’il avoit déjà de ce présent. Enlin, ma lille, voilà qui est fait; on ne peut en être plus touchée que je le suis : Dieu vous l’avoit donné, Dieu vous l’a ôté. » Que signifient ces mots, que nous avons pris soin de • ' I' ' 'I souligner : •¤ il me mande qu Ll se pourront vanter cl a- voir iourni bride la potence vv? Absolument rien, et les éditeurs‘ ont justement soupçonné, mais sans pouvoir réparer la faute, que le texte de leur copie était altéré et ne présentait, dans l`état ou il était, qu’un non-sens ou un sens contradictoire. La locution fournir bride la po- tence, lue dans le Grosbois ’, ne se trouve en effet nulle part, et Pexpression brider la potence, dont Mme de Sé- vigné avait dû se servir, signifie, en termes de manège, dans le jeu des bagues, toucher avec la lance le bois d'ou pend 1`auneau, donner contre la potence, en un mot, manquer le coup, manquer le but. Ifaltération était donc certaine; mais en quoi consis- tait-elle ? C’est ce qu`il était certes bien difficile de deviner. x. Voyez la note 2 cle la lettre imprimée (IK, 295). 2. Qui porte en réalité : « fournir muni: la potence ». Voyez plus loiu (p. 146) le texte restitué : << bridé », et non : ec bride im, se I
