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244 LETTRES INÉDITES

nous avons parlé sans cesse de vous ; il m’a dit que votre affaire aux États[1] seroit sans difficulté : si cela est, Monsieur de Marseille[2] ne la gâtera pas. ll faut en venir à bout, ma petite ; faites-y vos derniers efforts ; ménagez Monsieur de Marseille ; que le Coadjuteur[3] fasse bien son personnage et me mandez comme tout cela se passera : j`y prends un intérêt que vous imaginez fort aisément.

Au reste cette vision, qu’on avoit. voulu donner au Coadjuteur, qu’il y auroit un diamant[4] pour celui qui feroit les noces de sa cousine, étoit une vision fort creuse ; il n’a pas eu davantage que celui qui a fait les

  1. Les États de Provence, ou plutôt l’assemblée des Communautés, qui en tenait lieu. Cette assemblée, qui avait remplacé les anciens États de Provence (voyez plus loin, la note 10 de la lettre 22), se tenait à Lambesc. L’affaire à laquelle Mme de Sévigné fait allusion, et qu’elle recommande à sa fille, était relative à une indemnité que le comte de Grignan réclamait aux États pour l’entretien de ses gardes. Voyez sur l’issue de cette affaire et l’opposition qu’elle souleva, la Notice biographique de M. Mesnard (p. 125), la note 1 de la lettre 46 (ll, ru), et plus loin, dans ce recueil, la note 13 de la lettre aa et la note io de la lettre 23.
  2. 5. Toussaint de Forbin Janson, évêque de Marseille, dont on connaît les démêlés avec le comte de Grignan, et dont il est si souvent question, à cette époque, dans la correspondance de Mme de Sévigné.
  3. 6. Jean-Baptiste Adhémar de Monteil de Grignan, frère du comte de Grignan, neveu et coadjuteur de l’archevêque d’Arles ; voyez la note 4 de la lettre II5 (II, :4).
  4. 7. L’emploi de ce mot, au figuré, dans le sens de cadeau, de don rémunératoire et honorifique, était donc déjà usité au dix-septième siècle. Notre passage est le seul, croyons-nous, de la correspondance de Mme de Sévigné où on le rencontre avec cette acception, que les lexicographes n’ont pas pris soin de noter, Fure tière nous apprend cependant qu’on disait : promettre une poignée de diamants, pour promettre une grande récompense ; voyez son Dictionnaire, édition de 1690, v¤ Diamant. e