Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/278

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Je serai ravie d’embrasser ma petite mie[1] ; vous la regardez comme un chien, et moi je veux l'aimer’ ". J'embrasse ce Grignan, et je vous prie de vous souvenir de vos douleurs, en temps et lieu, comme vous me le promettez. Pour Adhémar, je l’aime assurément : a·t~il oublié qu'il est ma belle passion ? La petite Devilles m°a écrit une lettre admirable. le suis à vous, ma chère et ma très-chère.

6. Nous avons reproduit cette phrase, qui se trouve déjà dans Perrin, mais que cet éditeur, pour éviter la crudité des termes employés par Mme de Sévigné, a donnée sous une forme qui nous semble fort peu heureuse, et qui s'écarte, dans tous les cas, sensiblement de l'original, dont notre, manuscrit a vraisemblablement très-fidèlement conservé le texte. Perrin, dans sa premiere édition, que les derniers éditeurs ont suivie, a imprimé ainsi ce passage : a Je serai ravie cl’embrasser ma pauvre petite; vous ne la regardez pas; et moi je veux l'aimer, et prendre sa protection, par excès de générosité. »—Dans sa seconde édition , modifiant sa propre rédaction, Perrin a retranché les mots : vt et prendre sa protection: », qui contenaient en réalité un reproche plus tristement fâcheux, s’il eût été mérité, que celui qui pouvait se trouver dans la phrase échappée â la plume de Mme de Sévigné, qui avait sans doute voulu uniquement peindre à sa manière les effets de la folle joie qu’on avait ressentie à Grignan à la naissance d’un héritier mâle, à la naissance du dauphin impatiemment attendu; comparez la partie imprimée de la lettre (Il, tî32) : tt Ma bonne, vous l'aimez follement, etc. Iv -

7. Voyez plus haut la note ai de la letlre 2, et ci-apres la lettre xx, note zo. Y

8. Mme Deville, que Mme de Sévigné croyait devoir devenir la gouvernante du jeune marquis de Grignan (voyez plus loin la let-- tre :3, notes 8 et 9), quitta peu de temps après avec son mari le service du comte; voyez la lettre 231, us alinéa (ll, 457), et ci- · après la lettre II`, note 21. Il semble qu’on·fit des tentatives pour la garder, et elle rentra plus tard au service de Mme de Grignan; voyez plus loin la lettre 58, note S.

  1. Marie-Blanche, que Mme de Sévigné devait retrouver à Paris.