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Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/317

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Corbinelli est abîmé; dans son pays ‘*, c’est à qui l'aura. Le bien Bon 13 mange comme un démon. Il loge chez Vardes.

On me mande de Paris que Mme de Monaco 14 et la Louvigny 15 ont été à Saint-Maur. On a peu parlé du passé. La graisse a paru ôter de la jeunesse à l'une., et Yautre avoit beaucoup de blanc et de clairet sur le visage, mais fait 16.

Comment vous portez-vous, ma belle petite? Mon absence ne vous a—t-elle pas un peu réchauffée pour moi? Je souhaite de vous revoir comme s’il y avoit long- temps que je VOUS eusse quittée : je vous cache mon

12. Corlzinelli habitait à cette époque Montpellier, où il avait été attiré par le marquis de Vardes (voyez la note 2 ci-dessus); c'est là sans doute ce que Mme de Sévigné veut exprimer par ces mots: « dans son pays ». Bussy, dans ses Mémoires (tome I, p. 2o8, édition Lalanne), dit que Corbinelli était originaire de Florence, et Corbinelli lui-même, sur le titre de son principal ouvrage, 1'Histoire généalogique de la maîson de Gondi, 2 vol. in-4o, Paris, 1705, se qualifie de gentilhomme originaire de Florence. Mais notre passage prouve, — ce qui ne doit pas surprendre, — que Corbînelli s’était fait à Montpellier de nombreux amis, qui s’empressèrent de fêter son retour.

13. L’abbé de Coulanges; voyez la note 2 ci—dessus.

14. Catherine-Charlotte de Gramont, fille d'Antoine duc de Gramont et maréchal de France, sœur du comte de Guiche et du comte de Louvigny (qui devint plus tard lui-même duo de Gramont), épouse de Louis Grimaldi, prince de Monaco, duc de Valentinois, pair de France. Voyez, pour l'intelligence de notre passage, la lettre de Mme de la Fayettedu 14 juillet 1673 (lettre 324, 4** alinéa, III, 2:2), où on lit : ai lu Bonnctot est dévote aussi;... elle ne met plus de rouge; Mme Monaco ne fait pas de même; elle me vint voir 1’autre jour bien blanche. » Voyez aussi la note 15·de la lettre 153 (H, 153 et 154) et la note 2 ci—<lessus. '

15. Belle-sœur de la princesse de Monaco; voyez la note précédente et la note I2 de la lettre 166 (II, 215). C’est d’elle sans doute qu’il est dit plus bas « que la graisse paraissait lui ôter de la jeunesse. »

16. C'est-à-dire, mais pas naturel.