Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/381

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DE MADAME DE SÉVIGNÉ. 365 Fimagincr; o'est parce que j'y suis trop sensible, que · je n’en parle pas : nous en discourons quelquefois, le J · bon abbé et moi. La rage de M. de Grignan", pour em- prunter, et pour des tableaux et des meubles, est une _ chose qui seroit entièrement incroyable, si on ne la ` voyoît. Comment cela se peut-il accorder avec sa naissance, sa gloire, et l'amitié qu"il vous doit? Croit-il ne point abuser de votre patience, et qu`elle soit inta- rissable? N`:1-t-il point pitié de vous P Qu’avez—vous fait, pour être misérable et abîmée? Et il pense que nous oroirons qu`il vous aime! Ali! la plaisante amitié! Comptez sur la mienne, ma chère enfant, qui assurés ment ne vous manquera jamais; éprouvez-la dans l`excès de votre douleur, et jetez-vous dans des bras — qui vous seront toujours ouverts. Je ne voulois pas vous en dire tant; mais pourquoi se contraindre et ne ' pas dire des vérités? Cest ici que vous êtes véritable- :5; ment aimée! Je ne sais point qu’on ait eu des tableaux en quane- tité; je sais seulement que Mme du Puy-du-Fou en a · payé un vingt-cinq louis à Pioart " : c'est ce qui s`ap-· pelle une bonne belle-mère *8, les autres sont des ma- râtres! N’êtes—vous point trop aimable, sur tout ce que vous me dites d'un voyage en Bretagne avecwmoi? H y a longtemps que cette pensée vous roule; il y aile même 16. Le nom n’est indiqué que par une simple initiale dans le manuscrit, et il est assez vraisemblable qu’il en était de même dans l’orîgina1 : on comprend, en lisant les vives paroles qui suivent, le sentiment qui a pu arrêter la plume de Mme de Sévigné et Pompé- cher rl’écrire en toutes lettres le nom de son gendre, qui se trouve (Tailleurs, indépendamment de Pinitiale, suüisamment désigné par les paroles qui le concernent. 17. Sans doute un marchand de tableaux de Fépoque. x8, Voyez plus haut la note 2 de la lettre 3.