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monnaie byzantine.

Léon III l’Isaurien, dont quelques rares monnaies de cuivre nous offrent pour la dernière fois les marques monétaires des ateliers de Constantinople, de Ravenne ou de Sicile. A dater de cette époque, la monnaie byzantine de cuivre ne porte plus de marque, et il est fort probable que dès lors tout le cuivre de l’empire d’Orient fut frappé à Constantinople.

Les anciens écrits où il est parlé du numéraire byzantin ne nous offrent généralement que des notions incomplètes ou vagues sur le rapport qu’avaient entre elles les monnaies d’or, d’argent et de cuivre, sur les véritables dénominations données aux monnaies, et sur les variations qu’elles subirent à diverses reprises dans leur poids, dans leur alliage et dans leur valeur. Ces variations, surtout pour la monnaie de cuivre, ont eu lieu quelquefois dans de telles proportions d’abaissement qu’on est amené à conclure que ces espèces finirent par n’avoir plus qu’une valeur fictive et purement légale ; il n’est pas probable au reste qu’elles aient jamais été frappées pour leur valeur métallique réelle, pas même les grands follis de Justinien Ier, émis à partir de la douzième année de son règne.

Il est à remarquer également que les termes employés par les auteurs pour désigner les monnaies byzantines sont tantôt grecs, tantôt latins, et qu’il est souvent difficile de reconnaître au juste la valeur qu’ils expriment, mais surtout de faire concorder entre eux les passages où ces termes sont employés. Aux difficultés amenées par cette confusion, vient s’adjoindre encore la complication résultant pour la monnaie de cuivre de la différence de certains indices monétaires, exprimés quelquefois par des lettres numérales ou des nombres qui ne sont point des diviseurs exacts de l’indice ie plus fort, comme, par exemple, sur les monnaies frappées à Alexandrie avec les indices αγ (33), ιβ (12), et sur quelques autres exemplaires sortis des hôtels monétaires de Carthage, d’Abazis, de Kherson et de Thessalonique. Ce n’est donc qu’en s’aidant à la fois des documents historiques, et par l’examen d’un grand nombre d’exemplaires, qu’on peut espérer d’arriver à une évaluation plus ou