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monnaie byzantine.

debout à gauche, et perçant de sa lance un ennemi renversé sur son cheval. Dans le champ, les lettres numérales lxxii et s.

En effet ce nombre lxxii, que nous avons aussi rencontré inscrit de la même manière sur trois sous d’or aux effigies de Constantin le Grande de Constant Ier ’et de Constance Gallus[1], est une preuve évidente que pendant l’intervalle compris entre Constantin le Grand et Anastase, les Romains, avec une livre de cuivre, frappaient soixante— douze demi-follis de cette époque.

Cette monnaie, par conséquent, lorsqu’elle était neuve, devait avoir identiquement le même poids que les sous d’or et les exagiums, c’est-à-dire 4,53 grammes, qui forment l’équivalent d’un soixante-douzième de livre romaine, calculée d’après Dureau de la Malle et Letronne. Malheureusement le demi-follis de Constance que je reproduis ici est un peu fruste, et l’on s’aperçoit aisément qu’il a perdu beaucoup de son poids primitif ; aussi ne pèse-t-il que 4 grammes, tandis qu’une trentaine de bronzes bien conservés de ce même module et appartenant soit à Constantin le Grand, soit à Constance II, que j’ai pesés, m’ont donné en moyenne pour chacun d’eux un poids de 4,45 à 4,56 grammes. Au reste il ne faut pas perdre de vue que les Romains, surtout à l’époque dont il s’agit ici, apportaient généralement peu d’attention et de régularité dans la frappe du cuivre, et sur un grand nombre d’exemplaires pris parmi ceux de Constantin jusqu’à Arcadius, j’en ai trouvé plusieurs dont le poids variait quelquefois d’un cinquième et même d’un quart, en plus ou en moins[2]. J’ai remarqué aussi de grandes différences entre le poids des exagiums, qui pourtant étaient des poids-étalons, ainsi qu’on peut s’en convaincre par les pesées suivantes :

  1. Voir p. 56.
  2. A l’appui de mon assertion, je donne ici le poids de vingt-huit cuivres de grand modale, du Cabinet impérial de France, depuis Maximien Hercule