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à sa naissance, avait reçu le nom de Sidhârtha (celui qui réussit) et en même temps le surnom de Sakyasinha (le lion des Sakyas) ; son éducation avait été des plus soignées et son caractère révèla de bonne heure un penchant à la solitude et à la méditation, joint à une ardente compassion pour les souffrances du peuple. Son esprit concentré sur la pensée des misères humaines et sur la fausse doctrine brahmânique de la transmigration des âmes, il se retira du monde, renonça au trône auquel il avait droit, pour se vouer à la vie ascétique, afin de méditer sur les lois immuables qui régissent tous les êtres.

Quittant furtivement son palais et sa famille, sous le costume d’un mendiant, il prit le nom de Sakayamouni (le solitaire des Sakyas) et fut s’inscrire à l’école du sage brahmâne Aratakalama, dans la capitale de Magadha ; mais non satisfait de l’enseignement qu’on y recevait, il se fit successivement le disciple de deux autres maîtres dont il se sépara bientôt, accompagné de cinq condisciples qui le suivirent sur le mont Gaya pour commencer de là, avec eux, ses pérégrinations et prêcher sa doctrine.