Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
de voyage.

Dans sa retraite d’Ourouvilva, ses austérités et ses méditations le fortifièrent encore dans ses idées humanitaires sur les réformes religieuses auxquelles il se croyait appelé. — N’appuyant sa doctrine d’aucun dogme, il la fit consister dans la pensée du bien moral et dans la pratique de ce bien — « Cette doctrine sublime, a dit un commentateur, inhérente à la conscience humaine, avait été pervertie par les institutions du brahmânisme ; mais la grande âme de Sakayamouni la retrouva et la rétablit. » On peut la résumer en quelques mots : tous les hommes sont égaux en principe et selon leur mérite, ils sont tous appelés au même salut et à s’élever par la même voie jusqu’à la délivrance finale qui les arrachera à la douleur et les fera sortir du cercle fatal des transmigrations. C’est pourquoi, en ce monde, ils doivent vivre en frères, ne commettre aucune action répréhensible, maîtriser leurs penchants et pratiquer la sagesse et la vertu pour arriver à la perfection morale et intellectuelle que l’expression sanscrite dédigne sous le nom de bodhi (intelligence suprême). Les hommes qui suivent ces préceptes de la loi éternelle deviennent boud’hâ et parvien-