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heure, sur ce rocher où l’Empereur est venu mourir… voir cette île à jamais célèbre, est pour moi un devoir.

« Telles étaient les questions que nous nous faisions lorsqu’avant de remettre sous voile, le capitaine s’est expliqué avec nous. Il a parlé de cette relâche à laquelle il avait d’abord pensé pour se ravitailler, mais à des prix exorbitants, tandis qu’au Cap il a pu acheter des vivres excellents et à beaucoup meilleur marché. Il a donc renoncé à la relâche que nous espérions tous.

« Toutefois, malgré cette déclaration formelle, nous parvînmes à le faire composer ; nous revînmes à la charge et tout s’arrangea… à nos dépens et à son avantage. Il y avait toujours des accommodements avec le capitaine Cazalis. Il fut donc convenu de toucher à Sainte-Hélène moyennant une somme que nous lui compterions en compensation du temps perdu. Dura lex, sed lex ! Cette somme eut-elle été beaucoup plus forte aue nous l’aurions payée sans hésiter.

19 novembre 1852.
Départ du Cap.

« Si le cap de Bonne-Espérance a été difficile à aborder, il l’est encore plus à doubler. Voilà la mer qui grossit et quelles vagues ! — Cette mer est creuse, le roulis massacrant et il vente à écorner un bœuf. Mais enfin nous avançons. Le vent s’est calmé et nous faisons bonne route ; dans deux semaines, peut-être moins, nous espérons voir Sainte-Hélène.

« Enfin nous y mouillons : —

Décembre 1852.
Sainte-Hélène.

« Sainte-Hélène est le tombeau de l’honneur anglais. On trouve dans un album qu’on présente