à leurs discussions, parce que j’aime à me retirer dans ma cabine, et que là, seul dans le silence de la nuit, agenouillé sur un banc, les deux coudes appuyés sur l’embrasure du sabord, je contemple une grande et belle chose… la mer ! Ce spectacle toujours sublime et imposant est devenu pour moi d’un attrait irrésistible. C’est une passion. Je ne puis définir ce que j’éprouve, mais je me laisse aller à tant de douces rêveries en regardant cette mer, tantôt calme et unie comme la surface d’un lac immense, tantôt remuée jusque dans ses profondeurs. Je pense alors à mon pays, à mon bon père, à ma famille, à tous les miens ; mon imagination se perd dans un tourbillon d’idées qui se succèdent, une pensée en chasse une autre, comme la vague emporte la vague.
« Que m’importe le bruit que l’on fait là haut ? Qu’ai-je besoin de leurs distractions ? Le charme que j’éprouve à ma petite fenêtre vaut cent fois plus que leurs plaisirs ! »
Notre voyageur ne dit rien de son séjour en Californie ; cette page de son journal est resté en blanc. J’ignore les motifs de cette lacune ; toutefois, il me semble en entrevoir quelques explications dans une note que j’ai lue plus bas :
« Je suis heureux de ce voyage ; j’en ai eu de l’émotion pendant quelques jours. Nous parlons encore de temps en temps d’elle avec mon ami