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MAGASSE LE WATACHEKO.

— Lis, Petienko, » dit le baron (l’ordonnance étant tracée en caractères grecs que les Polonais ne déchiffrent qu’avec peine).

Le Cosaque commença :

« J’ordonne à M. Adam Kauwigki, seigneur de Jamna, de restituer aujourd’hui même les chevaux de Kwitka et les bœufs hongrois de Hechara ; sinon, un arrêt sera prononcé sur sa tête, et nous rendrons la justice comme aux anciens temps.

» Magasse le Watacheko. »

« Y a-t-il vraiment cela ? murmura M. Adam horrifié, épelant l’affiche à l’aide du jeune abbé.

— Certainement, dit le père Antoni.

— Alors, que nous reste-t-il à faire ? s’écria douloureusement M. Adam.

— Vous le voyez vous-même : renvoyer les chevaux.

— Et les bœufs ? observa le Cosaque.

— Les bœufs aussi, imbécile, cria le baron d’une voix aigre. Cela va sans dire. »

Les événements de cette nuit mémorable ne restèrent pas sans résultat. Maintenant, le Cosaque accueille les gens qui viennent au château avec la plus grande courtoisie. M. Adam ne songe pas à exiger des paysans plus d’ouvrage que n’en prescrit la loi du « robot » ; le fouet que maniait avec tant de dextérité madame Céline Kauwigka gît dans un coin, couvert de poussière ; et le père Antoni, qui s’est décidé à poursuivre sa vocation de gouverneur et de prêtre, a complètement renoncé à la gloire de s’emparer de Magasse ou de tel autre brigand des montagnes Noires.

Aussi tout marche admirablement, tant au château