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L’ENNEMI DES FEMMES

Constantin fut mandé, vertement tancé, et menacé presque de destitution.

Il n’hésita pas à protester, par l’offre de sa démission. Il devait bien cela à son amour loyal, à son amitié pour madame Ossokhine.

Le directeur du Cercle, devant une si noble susceptibilité, changea de ton, assura Constantin que la rigueur des reproches n’était que le résultat d’une appréhension paternelle ; qu’on n’exigeait pas de lui qu’il sacrifiât son avenir. Seulement, ne pouvait-il pas, par un peu de prudence, de réserve, refuser un prétexte à ces espions de tout fonctionnaire, acharnés à les dénoncer ?

Le Cercle était dans une crise passagère ; Constantin n’avait qu’à la laisser passer. Dans quelques semaines, il serait parfaitement libre de ses allures.

Il n’y a rien de plus dangereux au monde que la paternité, invoquée par un supérieur, pour désarmer et garrotter un inférieur.

Constantin, qui, sans être intéressé, tenait après tout aux émoluments de sa place et les faisait entrer en ligne de compte dans son contrat futur, se félicita d’en être quitte à bon marché, et, sans rien promettre au directeur, qu’il fut obligé de remercier, tout en sortant de cet entretien aussi fier et en apparence aussi libre qu’en l’abordant, il se promit à lui-même d’être prudent et réservé. Petrowna en ajournant leur mariage, et pour ainsi dire leur amour, jusqu’à la mise en liberté de