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II

LE NOUVEAU DIOGÈNE

La maison de Diogène était d’une élégance un peu précieuse. Ce philosophe avait fait monter sa philosophie en diamant et la portait avec ostentation.

Il logeait la misanthropie de Byron, la haine d’un cénobite contre les femmes dans le logis d’un petit maître, et ce sanctuaire d’un misogyne était paré comme pour des rendez-vous galants.

Diogène vivait seul, avec un vieux domestique petit-russien, et un cuisinier français.

Sa maison n’avait qu’un étage, avec un large balcon dominant la promenade. Le rez-de-chaussée se composait d’une salle à manger confortable, d’un salon oriental, d’un fumoir parisien, et d’une salle de jeu cosmopolite. Un jardin, tranquille et souriant, entouré de grands murs garnis de lierre, tamisait à travers des arbres magnifiques les rumeurs du dehors.