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XIX

UNE RECHUTE QUI PRÉPARE LA GUÉRISON

On commençait à s’étonner de l’absence de Diogène, et l’hiver était près de finir, quand, tout à coup, on apprit qu’il était revenu.

Madame Ossokhine eut la première nouvelle de ce retour par le vieux Gaskine. Le fermier, voyant Nadège inquiète, sous sa tranquillité apparente, ne lui parlait jamais de son mari. Mais s’il eût pu aller le trouver, le saisir, le garrotter, ainsi qu’il avait fait de Constantin, l’enlever, le frapper, le dompter, l’assouplir, selon sa méthode, le fermier de Troïza n’eût pris conseil que de lui-même. Il était à l’affût, comme un bon chien de garde. Un jour, il vint dire à madame Ossokhine :

— Je l’ai vu !

Nadège n’eut pas besoin de lui demander le nom de celui qu’il avait vu.

— Quel air a-t-il, mon bon Gaskine ? reprit-elle, avec un peu de rougeur.