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LA FEMME SÉPARÉE

nous fûmes éloignés, de l’épithète de « madrée coquette ».

Elle aimait à s’expliquer clairement, à ce qu’il paraît.

— Mais elle est bien belle, dit Élisa, qui m’admirait sincèrement et sans un atome d’envie.

— Tant mieux pour son métier ! remarqua Mme de Romaschkan.

L’intimité entre les deux familles s’établit bientôt entièrement, d’autant plus que l’hiver arriva avec ses divertissements.

Mme de Kossow hésita.

— Écoutez donc mon petit prisonnier.

Nous tendîmes tous deux l’oreille.

Le canari s’était endormi dans son corsage et gazouillait de temps à autre, en rêve, faiblement.

— L’entendez-vous à présent ? me dit-elle d’un air coquet.

J’approuvai de la tête.

Au dehors, le crépuscule s’était étendu dans la plaine. Sa chambre était sombre. Une ombre livide s’étendait entre moi et mon interlocutrice. On eût dit un nuage de plomb.

— Julian témoignait, dans sa manière d’être à mon égard, continua-t-elle, une certaine ironie envers moi, tellement que durant un certain temps je ne me départis pas d’une excitation maladive qui me