rai mes crimes, je traînerai ma fierté dans la boue, je serai sa…
— Pour l’amour de Dieu ! (Julian se prit la tête à deux mains), non, Anna, cela ne sera pas ; cela est impossible, au nom de notre amour ; ce serait ta perte. Je vais vendre tout ce que j’ai, mes livres, mes tableaux, mes meubles ; je coucherai sur la paille, je ferai des dettes, je me laisserai emprisonner… Mais ne fais pas cela, Anna ; oh ! non, ne le fais pas !
Je ne savais plus où j’en étais. Je saisis ses mains et les portai à mes lèvres, Et au même instant une idée se fit jour dans mon cerveau. Mon père, mon père me sauvera ! Je courus chez lui. Je trouvai la force de tout lui dire. Je lui racontai que son élection, il la devait à Julian, il me la devait à moi ; je le conjurai de nous sauver, s’il voulait éviter que je me vendisse comme la dernière des filles.
Mon père, très embarrassé, prit d’abord une pincée de tabac et finit par se rendre à ma prière. Julian, ivre de joie, se battit en duel deux jours après, avec un officier de cuirassiers trois fois plus fort que lui.
Voici comment l’affaire arriva. Cet officier avait marché sur le pied de Julian au théâtre. Au lieu de s’excuser lorsque celui-ci lui reprocha sa maladresse, il fit le fanfaron et répondit à Julian avec