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Page:Sacher-Masoch - La Femme séparée, 1881.djvu/224

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LA FEMME SÉPARÉE

en pension. Kossow se chargea de leur entretien. Il consentit également à une séparation définitive et à me donner une rente que Julian diminua autant que possible. Le journal resta entre mes mains, véritable épée de Damoclès ; cependant, je promis solennellement de n’en faire aucun usage tant que mon mari remplirait les conditions faites entre nous.

J’étais libre maintenant.

Dans la même journée, je m’installai dans notre petite villa et fis venir ma femme de chambre.

Mon père, lors de mon mariage, m’avait assuré une petite rente pour mes menus plaisirs. Il m’offrit de la continuer comme auparavant, ce que j’acceptai avec reconnaissance.

Le même soir Julian me remit une forte somme, ce qui me rendit toute confuse.

Nous n’étions pas les seuls locataires de notre petite maison. Une veuve, Mme Barwizka, s’y était établie avec ses deux filles. Ces dernières prirent chaudement mon parti lorsqu’elles connurent quelles difficultés j’avais à vaincre.

Vous savez comment sont les femmes. Elles sont constamment en guerre ; et cependant, dès que l’une d’elles est attaquée par un homme, elles sont unanimes à la défendre.

La plus jeune des Barwizka, Mlle Walpurga, — nous l’appelions Wally — s’offrit pour me tenir