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Page:Sacher-Masoch - La Pêcheuse d’âmes, 1889.djvu/285

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LA PÊCHEUSE D’AMES.

teurs et, avec un sourire ravissant, lui tendit la main. Il ne dit pas un mot, mais se pencha sur cette main froide comme le marbre et la baisa.

« Nous serons donc amis ?

— Cela dépend de vous, répondit Glinski, vous poursuivez des plans… des plans politiques… Soltyk pourrait être entraîné dans d’immenses dangers. Si vous voulez renoncer à vos fréquentations secrètes…

— Je n’en ai pas.

— Pardonnez-moi ; j’en sais là-dessus plus que qui que ce soit en dehors de vos conjurés.

— Alors vous nous avez livrés à la police ?

— Non… seulement j’ai… donné quelques avis… par précaution.

— Père Glinski, dit Dragomira tranquillement, en le menaçant du doigt, ne vous occupez pas de choses qui ne vous regardent pas, si vous tenez à votre tête. »

Glinski pâlit.

« Vous ne me livrerez pourtant pas au couteau, murmura-t-il, je sais que je puis me confier à vous.

— Vous pouvez être sans crainte, répondit Dragomira, mais renoncez à vos intrigues.

— Je vous le promets.

— Et je vous promets de me retirer de toutes machinations politiques.

— Alors, rien ne s’oppose plus à notre alliance.

— Vous renoncez à Anitta ?

— Oui.

— Et vous me choisissez comme votre alliée ; vous m’entendez bien, père Glinski, comme votre alliée et non pas comme votre instrument ?

— J’entends bien. »

Dragomira sentit un léger frisson.

« Je vous en prie, appelez quelqu’un, dit-elle subitement, il faut que je quitte ces vilaines bottes humides ; je me refroidirai si j’attends encore.

— Veuillez me permettre…

— Et pourquoi pas ? »

Elle lui tendit un pied, puis l’autre, et le P. Glinski, avec un empressement tout à fait galant, lui tira ses larges bottes de maroquin ; puis, comme un page amoureux, il plia un genou à terre devant elle et lui mit ses chaudes petites pan-