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LA FONTAINE AUX LARMES

tueuse et son visage assombri, lui donne tout à fait l’aspect d’une souveraine d’Orient.

— Je remercie ton maître, dit-elle doucement.

Mais, quand Kiamil a quitté la chambre, elle rejette le manteau d’un mouvement véhément et va se prosterner devant l’image du Christ qui décore la muraille de sa chambre à coucher. Cachant son visage dans ses mains, elle fond en larmes.

Des jours et des nuits avaient passés sans que le jeune Polonais eût revu la belle Comtesse. Un jour qu’il se trouvait encore occupé auprès des rosiers, une pierre vint tomber à ses pieds. Elle était fixée à un billet portant, en polonais, ces mots : « Attends-moi ce soir. »

Quand vint la nuit, l’esclave monta à la terrasse, se dissimula sous les platanes et attendit, le cœur palpitant, la divine maîtresse du sérail. En l’absence de la lune, les innombrables étoiles dont le ciel du Midi est parsemé, dardaient sur les jardins leur amicale lueur. Un féerique, crépuscule remplissait l’espace, les roses et les myrthes exha-