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LOUP ET LOUVE

celui-ci en fût désarçonné mais, perdant pied lui-même, il se trouva renversé.

Montluçon soutint le premier choc ; au second, il vola, à la surprise de tous et à la grande douleur de sa dame qui se voila la face, à dix pas, dans le sable.

Le jeune et fougueux Ventadour arriva en tempête, saluant au passage sa dame, la blonde Alice de Montpellier, et fondit avec une telle impétuosité sur le Comte, que sa lance vola en éclat et que lui-même, par la force du contre-coup, fut culbuté, avec son coursier. Un nuage de poussière tourbillonna, les dames poussèrent des cris et les pages accoururent, pour retirer le vaincu de dessous son cheval et l’emporter hors de la lice.

Le sire de Coucy eut moins de chance encore. Il manqua son adversaire, fut honni par les dames et condamné à l’amende. Le reste des chevaliers ne furent pas plus heureux. Foix les terrassa les uns après les autres. Un seul tint bon, c’était le Prince d’Orange. Les deux lances se brisèrent simultanément, celle du Prince contre la cotte du Comte, celle du Comte contre le bouclier du Prince. Une fanfare acclama le coup, qui faisait honneur à tous deux. Finalement, Foix, le triomphateur,