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LOUP ET LOUVE

rouge, sur laquelle l’arbre vénérable étendait ses frondaisons épaisses formant un magnifique baldaquin. À droite, sur une estrade, se trouvaient un siège et une table pour l’accusateur, à gauche, pour le défenseur, en face, les bancs des accusés et des plaignants. Le tout entouré de palissades. Deux valets masqués faisaient la garde.

À la seconde sonnerie, les juges firent leur entrée. C’étaient sept nobles dames, célèbres par leur esprit et leur beauté. Elles étaient habillées de longues robes traînantes en velours pourpre doublé d’hermine, et portaient des guirlandes de roses sur leur tête. Accusateurs, accusés et défenseurs étaient également de jeunes et ravissantes dames, et quatre dames remplissaient les fonctions d’huissier.

Une foule compacte, parmi laquelle on distinguait les hautes tailles des seigneurs du voisinage et les élégantes silhouettes de nobles châtelaines, entourait l’enceinte. Après que juges, accusateurs et défenseurs eurent pris place, une troisième sonnerie de trompette invita les plaignants à se faire entendre.

Avec une lente et hautaine majesté, Loba avança la première, s’inclina devant la cour et