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Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/305

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UN NOUVEAU LÉANDRE

Les adversaires se tendirent la main et déposèrent leurs armes.

— Voilà qui est bien, Messieurs, s’écria la jeune femme avec une amicale inclinaison de tête. Je suis contente de vous, et vous, mon vaillant capitaine, dit-elle en se tournant inopinément vers Dubois, donnez-moi votre bras. J’ai à vous parler.

Tandis que les autres acteurs de cette scène, s’éloignaient, la duchesse suivait, avec Dubois, un étroit sentier conduisant dans la forêt. Ils n’échangèrent pas une parole jusqu’à ce qu’ils eurent atteint une clairière gazonnée, à l’écart de tout témoin. Alors la jeune femme s’arrêtant, quitta subitement le bras du capitaine, le regarda et lui dit avec un ravissant sourire :

— C’est à nous de nous battre, Monsieur, mais, d’abord, répondez-moi : est-ce l’habitude, dans l’armée des Flandres, d’offenser de faibles femmes ?

— Excusez-moi, Madame balbutia Dubois, mais s’il y a ici un offensé, c’est moi.

— Vous ! Comment ?

— Vous souvenez-vous, duchesse, de la dernière revue ?