Tandis que les adversaires se mesuraient, tantôt l’un tantôt l’autre attaquant ou se retirant, une chaise portée par deux nègres, brilla entre les arbres, une dame se pencha à la portière et, secouant son mouchoir, fit signe d’arrêter. À sa grande frayeur, Dubois reconnut la belle duchesse de Vaudemont.
— C’est donc elle la cause du duel, pensa-t-il. Elle est aussi coquette que sans-cœur.
Pendant ce temps, la jeune femme était descendue de sa chaise et s’interposait entre les combattants :
— Serait-il vrai, Messieurs, que vous vous battiez pour moi ?
Les deux adversaires se turent.
— Je vous prie de me répondre.
Le prince de Soubise s’inclina.
— Eh bien, s’il en est ainsi, poursuivit la duchesse en fronçant ses beaux sourcils, rengainez sur-le-champ vos épées. Je ne vous ai point donné le droit de vous battre en mon honneur. Je vous ordonne de vous réconcilier ou d’éviter à jamais ma présence.
— Madame, voulut objecter le lieutenant…
— M’obéirez-vous ?