Il venait de les retirer de leur cachette et commençait à les revêtir, lorsqu’un homme sortit précipitamment de la broussaille et tomba à ses pieds.
C’était Benjamin, riant et pleurant à la fois, et qui ne pouvait parler. Dubois acheva de s’habiller avec son aide, et but un coup à la gourde de campagne que le fidèle avait eu la prévoyance de remplir d’un vin excitant. Puis il s’assit sur une pierre.
Lorsqu’il se releva pour se hâter vers le camp, une voix, de l’autre bord du canal, lui cria en langue allemande :
— Qui va là ?
Dubois, sans répondre, pressa le pas, suivi de Benjamin. Une balle siffla. Puis une seconde et un coup de feu retentit à leurs oreilles.
Le dernier obstacle était surmonté.
Au camp français, l’héroïque soldat reçut un accueil qui le toucha jusqu’aux larmes. Toutes les tentes se vidèrent, quelques officiers le prirent sur leurs épaules, d’autres brandissaient leurs armes, des milliers de voix criaient :
— Vive Dubois !
Vendôme vint au-devant de lui avec tout son