Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/358

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
355
BOVO

— Ne te gêne pas, repartit Ascanio en souriant, venge-toi de lui.

Il lui tendit son épée et elle en asséna quelques vigoureux coups au malheureux prisonnier.

— Maintenant dehors ! fit Paul.

Laissant maître Arquelin étendu par terre, les trois complices se hâtèrent vers la ville.

À la première église venue, ils réveillèrent le prêtre sous le prétexte qu’un mourant avait besoin de ses offices. Puis, quand le digne homme ouvrit, les deux jeunes gens le menacèrent de leurs épées.

— Vénéré père, dit Ascanio, veux-tu me marier séance tenante avec cette jeune personne ? Tu en seras largement récompensé. Sinon, tu es un homme mort.

Le prêtre poussa un soupir et acquiesça.

Il conduisit les jeunes gens à travers une cour obscure, les introduisit par une porte basse, dans la sacristie, et prononça les paroles sacramentelles. Après l’échange des anneaux, Ascanio embrassa Marguerite et lui dit :

— Tu es ma femme devant Dieu et les hommes, plus personne n’a pouvoir de nous séparer.

Puis il tendit au prêtre dix écus, et tous quatre quittèrent l’église, comme ils y étaient entrés.