vengeance. L’Empereur l’avait mortellement offensée en décernant le prix de beauté à la jeune Princesse et, par cet acte, avait préparé sa chute plus sûrement que par la prise des trois cents vaisseaux anglais.
Pendant ce temps, Pahlen s’approchait de l’ambassadeur.
— Mauvaises nouvelles, Excellence, dit-il, tandis que tout son air exprimait une insouciante et inoffensive gaîté. L’Empereur vient d’appeler à Pétersbourg les généraux Arakcheiew et Lindner.
— Tant mieux, ces deux hommes sont si détestés que le mécontentement deviendra général.
— Oui, mais Lindner est destiné à recevoir le commandement de la citadelle et Arakcheiew, celui de la ville. L’Empereur lui a écrit : « Viens, je te confie mon trône et ma vie. »
— Voilà qui ressemble à de la trahison.
— Ce n’est pas tout. L’Empereur fait des préparatifs pour aller à Moscou. Personne ne sait ce que cela signifie ; mais, ce qui est certain, c’est que notre plan ne peut s’exécuter qu’à Pétersbourg, ce qui veut dire qu’il ne faut pas qu’il parte.
— En effet.