de sang dont les lames allaient se briser contre le palais rouge, et Pahlen et Valérien Soubow, montés sur deux échafaudages, trempaient de longs pinceaux dans ce sang et en badigeonnaient les murs ; mais, tout à coup, ce n’était plus ce palais-ci, mais le palais Michel. Sais-tu expliquer les songes ?
— Je ne m’en suis jamais occupé, Majesté, dit Argamakoff d’un air sombre.
L’après-midi, le comte Pahlen fut appelé de la part du Czar. Les adjudants entendirent Paul s’entretenir violemment avec lui. Quand le Comte sortit, il était pâle et défait.
Il alla directement chez le Prince héritier, qui ne le reçut qu’après des instances réitérées.
— Ne me parlez plus de votre criminel projet, furent les premiers mots d’Alexandre.
— C’est justement aujourd’hui qu’il faut en parler, fut la réponse du comte Pahlen. Vous devez m’écouter. Demain il serait trop tard et pour vous et pour moi.
— Pourquoi ?
— L’Empereur vient de remettre l’ordre de m’assurer de la personne de l’Impératrice, ainsi que de celle de ses fils.