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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— C’est cela même. Vous êtes un homme d’esprit, docteur.

Pendant que Oldershausen tournoyait avec Micheline qui, les yeux brillants, s’abandonnait de plus en plus sur le bras de son danseur, il ne fut pas possible à Andor d’arriver jusqu’à Hanna. De nouveaux obstacles venaient toujours l’en empêcher. Parmi ces obstacles il y en avait d’agréables comme les gorges nues des jeunes femmes, au sujet desquelles la morale n’a rien à dire, quel que soit l’effet qu’elles produisent, quel que soit le nombre de jeunes gens qu’elles font rêver, quel que soit même le résultat de cette nudité pour celles qui l’étaient.

Mais il y avait aussi des obstacles fatals, comme les gros nez, les décorations, les têtes chauves de conseillers ou les squelettes de générales ayant dansé, il y a trente ans, à fatiguer tous les hommes, et jetant sur tout, aujourd’hui, leurs regards de dédain forcé.

Cependant, lorsque les premières mesures du quatrième quadrille retentirent dans la salle, Andor aperçut Hanna qui semblait le chercher. Elle était vêtue très-simplement ; pour parure de ses beaux cheveux, rien qu’un camellia blanc.

Cette fois, il y avait eu du bon dans le goût de la famille Teschenberg. Hanna éclipsait toutes les