lement. Il était de taille moyenne, plutôt élancé, élégant que fort, mais il avait une vraie passion pour la gymnastique, l’escrime, la nage, le cheval à l’occasion ; dès l’enfance il y avait eu en lui cette remarquable souplesse de membres, cet aplomb dans l’équilibre qui remplacent fréquemment la noblesse du maintien, même de la démarche.
Sa figure était assez ordinaire, et, par sa forme, son front ne différait pas des fronts d’étudiants en général.
Ce qu’il y avait en lui de frappant, de caractéristique, sa bouche à ligne ferme, énergique, à lèvre concupiscente, il la cachait, et sans parti pris, sous une barbe blonde. Il cachait de même, sous des lunettes bleues, ses yeux gris perçants, incisifs pour ainsi dire, qui semblaient repousser avec une froideur de glace toute tentative de voir dans son âme.
Plant avait toujours à ses talons un petit chien au poil hérissé, doué de la plus affreuse tête que l’on puisse voir et qui, à cause de cela probablement, avait été baptisé Honte-à-Toi. Il avait longtemps hésité entre ce chien et un terrier ; son hésitation provenait seulement de ce que ces deux races de chiens sont en ce moment à la mode et que, pour la mode, il avait une vénération presque religieuse.