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POINT D’HONNEUR

sa tête à lui. Il attira contre sa poitrine la jeune fille se débattant avec colère, ferma la porte et releva ensuite sur son bras, comme une enfant, la prisonnière, qui le mordait, l’égratignait, le repoussait du genou. Que voulait-il ? Il ne le savait pas bien lui-même, peut-être montrer sa force, vaincre une résistance.

Mais Marie finit par pousser un cri qui retentit dans toute la maison et même jusque dans la rue.

Monsieur Peneke, qui avait déjà gravi lourdement l’escalier, frappa à la porte.

— Messieurs, je vous en prie, cria-t-il, lâchez-la !

— Impossible, mon bon revendeur.

— Nouveaux rires suivis d’un second cri : à l’aide ! de Marie.

Alors Peneke commença à s’échauffer. Il avait servi dans la garde et n’entendait pas plaisanterie en pareille matière.

— Lâchez-la, répéta-t-il, ou j’enfonce la porte.

Les autres officiers engagèrent Keith à ouvrir. Il finit par s’y décider, mais il empêcha le revendeur d’entrer.

— Qui demandez-vous chez-moi ? lui dit-il.

— Ma fille.

— Elle n’est pas ici.

— Il ment ! interjeta Marie.