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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

lement ; mais, à l’école de couture, cette nouvelle produisit beaucoup d’effet.

Le docteur Andor deviendrait professeur. En calculant bien, cette position rapporte à peine le quart de ce que gagne un teneur de livres dans une bonne maison : mais elle est honorable ; il y a des professeurs qui vont à la cour, ce qui n’arrive jamais à un teneur de livres. On pouvait donc épouser Andor.

« Oui, on peut l’épouser, » répétait mentalement Hanna.

L’oncle d’Andor, le capitaine, avait une autre manière de voir.

— N’espère pas être nommé, disait-il à son neveu. Nous vivons, il est vrai, dans cette flatteuse conviction que, chez nous, le mérite seul décide. Nous parlons avec dédain de la Russie, où la corruption tient toujours une si grande place. Nous mettons volontiers en avant notre équité. Mais, crois-moi, les choses ne vont pas mieux chez nous qu’ailleurs. Si nous ne sommes pas accessibles aux offres d’argent, nous écoutons d’autant plus facilement un mot favorable d’un homme influent, la recommandation d’un ami, et nous nous laissons corrompre par toute sorte de considérations de famille.

Dans aucun autre pays l’abominable système