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LA PELOTE NOIRE ET GRISE

des influences n’est mieux établi qu’en Allemagne. On se heurte sans cesse à des considérations personnelles. Si tu es en relations intimes avec le professeur X…, le professeur Z…, si tu vantes chaque triste élucubration qu’ils mettent au monde, par la voie des journaux littéraires, tu es sûr d’obtenir un bon poste. Tu l’obtiendras également si tu épouses la fille d’un conseiller au ministère, en train de sécher sur pied, ou si tu es recommandé par quelque grande dame ; mais, tel que je te connais, homme capable et instruit, sans prétention, tu ne seras jamais professeur.

L’oncle eut raison effectivement. Andor ne fut pas nommé. On donna la chaire vacante à un jeune homme qui avait été précepteur, pendant quelques années, chez le ministre Kronstein.

Quand le pauvre docteur apprit cette nouvelle si pénible pour lui, il se mit à chantonner un refrain courant les rues. On a bien entendu un jour un condamné à mort vocaliser en apercevant l’échafaud.

Dans l’après-dînée de ce jour, Hanna arriva toute honteuse chez mademoiselle Kronowetter. Elle était compromise aux yeux de toute l’école de couture, de toutes ses compagnes qui cachaient leur triomphe sous d’aimables paroles de condoléance. Elle accepta tous ces témoignages de