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LA COUPE DE L’ARC-EN-CIEL

significatif apparaissaient sur les joues de la fillette, et, à l’arrêt, elle portait aussitôt sa petite main amaigrie sur son cœur palpitant.

Mademoiselle Teschenberg n’était pas très-tendre ; elle eut cependant pitié de l’enfant dont les yeux se tournaient de tout côté, comme si elle eût cherché du secours, un sauveur, et finissaient par se fixer au ciel de l’air de quelqu’un qui n’attend plus que de là ce qu’il n’a pas trouvé sur terre.

Le soir, ce fut encore bien pire. Clarisse, qui craignait l’eau, dut prendre sa leçon de natation dans le petit étang situé au milieu du fourré de verdure du parc.

C’était un spectacle révoltant de voir la malheureuse enfant trembler de tous ses membres sur la planche. Elle pâlissait, pleurait et ne pouvait se résoudre à faire le saut. Le général s’approcha et la jeta à l’eau ainsi qu’un jeune chien. Clarisse revint à la surface tout essoufflée, s’accrocha convulsivement aux branches d’un arbuste tombant dans l’eau et se mit à crier comme une folle.

— Monsieur le général, dit à voix basse Hanna à ce père despote, si vous ne voulez pas que votre fille soit malade, malheureuse pour la vie, permettez-moi de mettre fin à tout cela pour aujourd’hui. Vous n’obtiendrez rien de cette enfant par