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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

la violence. Je vous promets que demain Clarisse ira dans l’eau sans la moindre résistance.

— Vous promettez beaucoup.

— Pas plus que je ne tiendrai ; mais ne tourmentez pas plus longtemps mon élève.

Mademoiselle Teschenberg courut vers Clarisse, toujours accrochée aux branches, et la retira de l’eau sans se préoccuper de sa robe qu’elle mouillait.

— Tu ne nageras pas aujourd’hui, mon enfant, lui dit-elle, tu as peur ; cela pourrait te rendre malade.

La fillette, qui n’avait jamais entendu de semblables paroles, fixa sur Hanna ses grands yeux étonnés. Elle lui jeta ensuite ses bras amaigris autour du cou et se mit à pleurer à chaudes larmes. La gouvernante l’habilla elle-même, s’agenouillant devant elle pour lui passer ses bas, ses souliers.

— N’est-ce pas, monsieur le général, qu’à dater de ce soir Clarisse couchera dans ma chambre ? Elle sera bien sage, bien obéissante.

— Oh oui, papa, laisse-moi coucher avec mademoiselle, supplia l’enfant, je serai bien sage.

Et elle s’attachait à mademoiselle Teschenberg, comme si elle eût craint qu’elle ne lui échappât.

— Essayons, grommela le général… Mais si elle ne va pas à l’eau, demain…