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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

beaucoup, beaucoup… Voulez-vous être ma femme ?

— Je vous veux du bien, monsieur le général ; mais cela suffit-il ? Laissez-moi réfléchir.

— Jusques à quand ?

— Jusqu’à demain.

Le jour suivant, elle lui disait :

— M. le général, je vous respecte et je vous estime ; j’espère donc pouvoir vous aimer. Si vous me voulez telle que je suis, me voici, je suis prête à devenir votre femme.

Le général la prit dans ses bras et l’embrassa. Il lui dit ensuite, en lui baisant la main :

— Vous me rendez très-heureux, Hanna, très-heureux. Pauvre Clarisse ! Comme elle eût été heureuse d’avoir une telle mère !

Ils convinrent ensuite que le mariage se ferait sans bruit et aussi promptement que possible. Après, mademoiselle Teschenberg adressa à ses parents une lettre fort émue et à Andor les lignes suivantes :

« Mon ami,

» J’ai gardé le silence un certain temps, parce qu’il me paraissait impossible de vous dire ce qu’il faut que je vous dise maintenant. Je ne dois plus vous aimer. Vous n’avez pas de position et