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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Médée ; elle trouvera un moyen contre notre homme.

Plant monta comme pour aller parler à Valéria et s’assit dans l’antichambre dans un fauteuil en osier, où il se prit à réfléchir. Pendant qu’il songeait, traçait des plans, son regard rencontra par hasard l’Amour en plâtre placé sur le poêle.

« Serait-ce un avertissement que tu me donnes, en dirigeant contre moi ta flèche, fripon dieu d’amour ? se dit-il avec un sourire. Tu as été bon pour moi, je le sais ; c’est toi qui, blessé de la conduite de cette femme envers moi, m’as guidé vers la Bourse, où tu m’aides à vaincre. Par toi j’ai forcé le roi à soutenir mon jeu hardi ; voudrais-tu m’abandonner aujourd’hui ? »

Pendant qu’il parlait à l’Amour, le moyen qu’il cherchait lui vint à l’esprit et il le communiqua aussitôt à Steinherz.

— Ô grande Médée ! s’écria l’agent. Quelle femme ! quelle divinité !

Dans la matinée suivante, quand la Bourse s’ouvrit et que Finkélès de Finkelstein, le jeune banquier plein d’ardeur, quitta la salle un moment pour donner des ordres à son adjudant, Gansélès se rapprocha de lui pour tenter aussi de son côté une petite affaire.

— Monsieur le baron, commença-t-il, que me