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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

se permettre cela. La démocratie est passée de mode aujourd’hui ; vrai, si j’étais reine, je me rangerais décidément parmi les esprits forts. Oh ! ces hanches arrondies on les baiserait ; notre sexe n’est plus bon à modeler, nous tirons tous nos charmes de Paris.

Sans reprendre haleine, elle ajoute avec élan : — Vous arriverez, maître Wolfgang, vous arriverez. D’abord, je ferai de la réclame pour vous, et la réclame, voyez-vous, c’est tout aujourd’hui. Mais où la faire, cette réclame ? Je n’ai pas de journal.

Elle le contemple avec une ingénuité d’enfant.

— Oh ! j’ai trouvé, j’ai trouvé !

Et la voilà qui danse dans la chambre. La botte, le buste de Vénus et le sabre résonnent sur le parquet. C’est un véritable cancan ; enfin elle s’assied sur le dos de la tigresse et ajoute :

— Je ferai comme si… comme si vous étiez mon adorateur, mon favori ; oui, cela je le puis et cela… vaudra tout autant que dix journaux. Mais il faudra me faire la cour sérieusement, très-sérieusement, n’est-ce pas ?

Quel charme dans le sourire accompagnant cette interrogation !

Wolfgang déclare qu’il s’estimera heureux, qu’il… Elle ne lui donne pas le temps de finir.