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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/581

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N’AVOIR PLUS CONSCIENCE DE SOI

figurait son nom ? Il ne le demanda jamais.

M. Steinherz opérait avec autant de prudence que de hardiesse.

Aussitôt que dans un hôtel arrivait un noble étranger portant sur le front qu’il cherchait de l’argent, apparaissait l’homme de fer. D’habitude le personnage, pauvrement vêtu, vivait dans une taverne des faubourgs, sous le nom de Weissenbach ; mais, pour la circonstance, il endossait un costume fashionable, mettait des lunettes à verre sombre sur ses yeux perçants, et venait offrir la somme nécessaire à des conditions très-modérées, pourvu que quelqu’un de sûr endossât le billet à faire en échange. Généralement l’étranger déclarait qu’il ne connaissait personne sur la place ; sur quoi l’homme de fer se retirait avec un froid sourire.

Le lendemain, il revenait, apportant l’agréable nouvelle qu’il avait trouvé un homme sûr, du nom de Steinherz, qui était prêt, moyennant une somme convenable, à garantir le billet. L’étranger pouvait s’informer s’il voulait ; Steinherz était un homme d’honneur.

Pour la seconde fois, l’étranger avouait ne connaître personne dans la ville.

— Allez donc voir le baron Keith. Je vous donnerai l’adresse. Informez-vous auprès de lui ;