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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/662

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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Précisément.

— Bien ; nous mettrons cela à profit.

La reine fit marcher son cheval tout à fait près de celui de la générale, et commença à dérouler son projet.

À la première soirée musicale que donna Rosenzweig, une soirée à l’allemande avec des figures allongées et des bâillements étouffés, pleine de décorum et ne péchant qu’un peu par les virtuoses à longue chevelure non peignée, et les chanteuses horriblement décolletées, Hanna se montra dans une toilette non-seulement coûteuse, comme celle des autres dames, mais encore d’un goût exquis qu’elle avait fait venir directement de Paris. Il y avait dans cette toilette une telle grâce simple, une telle richesse élégante, qu’elle attirait tous les regards bien plus que les diamants de madame de Kronstein et la robe à queue de Micheline, qui faisait songer à une palette avec toutes les couleurs possibles et impossibles.

Plant figurait aussi parmi les invités. Il ne trouva pas au-dessous de la dignité qu’il savait affecter de se rapprocher de la belle générale et de lui faire en souriant froidement un compliment très-ordinaire, à coup sûr, mais qui fut accueilli par Hanna avec un plaisir tout particulier.

— Je suis vraiment ravie, lui dit-elle, de re-