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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/690

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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Parmi les fondateurs de la Banque immobilière. Je ne vous demande aucun capital, madame. Je me propose de vous associer pour dix mille florins et j’aurai l’honneur de vous remettre en personne dix actions à mille florins.

La conseillère regardait Plant avec un peu de méfiance ; mais sa grosse figure bouffie ne s’en épanouissait pas moins peu à peu.

— Mais… permettez… en échange que faudra-t-il que je fasse ?

— Rien de plus que donner par votre nom un certain lustre à l’entreprise.

Cette fois, Plant allait droit au but.

— Cela pourrait jeter un vilain vernis sur moi et la société que j’ai l’honneur de diriger si l’on apprenait que…

— On apprendra tout simplement que vous vous êtes intéressée à mon affaire pour dix mille florins, s’empressa de dire Plant. On serait, au contraire, étonné de vous voir vous tenir loin d’une entreprise à laquelle se hâtent de prendre part tous les établissements de bienfaisance.

— En me parlant ainsi, monsieur Plant, vous m’imposez le devoir de…

— C’est aussi de votre devoir, madame la conseillère, de soutenir une œuvre d’utilité publique comme la nôtre.