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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

les sphères du gouvernement de S. M., le roi le lit de préférence, bien qu’il critique ouvertement tous les actes politiques.

— La Réforme a incontestablement de l’importance, dit Plant en fronçant les sourcils ; mais je m’imagine qu’il faut dès maintenant nous attendre à trouver en elle un adversaire et un adversaire des plus dangereux. Le rédacteur en chef Wiepert, ainsi que mon ami le docteur Andor, sont des idéologues de la pire espèce.

L’attention d’Hanna fut éveillée. Elle feignit de s’occuper du samovar, afin de pouvoir ne pas perdre un mot de la conversation sans avoir l’air de l’écouter.

— Je doute fort que nous puissions les mettre dans nos intérêts, continua Plant ; il ne faut pas penser à leur offrir de l’argent.

— Vous savez que toute vertu a son prix, jeta Micheline.

— Je ne crains pas d’affirmer que Andor refuserait aussi bien un million qu’un billet de cinq florins, répliqua Plant : on ne saurait le corrompre avec de l’or. Peut-être pourrait-on, avec autre chose, une jolie femme, par exemple ; mais, je le répète, il est insensible à l’argent.

— C’est fâcheux, fit le général, le docteur Andor tient une plume redoutée.